Le 20 décembre 2019, après une séparation et parce que mes activités pro en tant qu’auto-entrepreneur ne m’ont pas permis d’en vivre, j’ai connu une année de vie sans domicile. J’ai dû rester à Nice car j’y ai une petite fille de 2 ans que j’aime énormément.
Je ne me considérais pas comme sans domicile, car la nature est chez moi. Je fais des campements dans les forêts depuis 2008 pour des retraites spirituelles de 4 à 15 jours plusieurs fois par an. J’en ai fait partout dans le sud de la France jusque dans les montagnes. Mais cette fois-ci, le temps m’a paru assez long.
Mon principal souci était ma fille. J’ai pu la voir quasiment tous les jours, en fin de journée. Puis, il y a eu l’hiver. le froid, certaines fois la faim, les scorpions et les sangliers, mais j’étais bien, j’avais confiance et suivais mon chemin tranquillement.
Cependant avec l’hiver, et au bout de tant de temps, rentrer à ma tente le soir me pesait. La chaleur humaine me manquait. Mon quotidien était sport, méditation, nature, lecture, introspection, prises de conscience, changements intérieurs et voir ma fille.
Puis, le 1er septembre 2020, j’ai fini par trouver un travail qui me plaisait, dans l’aide à domicile. Je me suis occupé de personnes âgées et handicapées et ça m’a fait du bien, ainsi qu’aux personnes à qui je rendais service. Ça a été le tremplin pour changer de vie à nouveau.
Le 27 janvier 2021, j’aménageais dans un petit studio. Je laissais mon campement en place car je savais très bien que je dormirais toujours mieux en pleine nature, mais aussi à cause de ce qu’il se passe par rapport au Covid, je n’ai pas confiance de vivre en ville. La transition prendra deux semaines, puis je finis par apprécier ce nouvel endroit.
Je retourne cependant dormir au campement 1 à 2 fois par semaine, il y a de bien meilleures énergies sous les arbres, loin des ondes électromagnétiques. Alors pour ce studio, je me suis procuré de belles plantes qui produisent de l’oxygène et nettoient l’atmosphère ainsi qu’un cristal à la fenêtre qui réfléchit la lumière du soleil. Il ne manque plus qu’une belle géode d’améthyste et un cristal de roche de bonne taille.
Malgré tout, je ressens toujours un certain mal au cœur quand je pense à ma fille. Je l’aurais aimé avec un papa et une maman qui s’aiment, autant présent l’un que l’autre pour elle. Je ne voulais pas reproduire ce que j’avais vécu (des parents séparés, l’absence du père)… Je fais de mon mieux et ferai toujours le plus que je peux pour elle et en fonction des dispositions de sa maman. J’éprouve de la tristesse en début de soirée quand je la laisse et de ne pas pouvoir l’embrasser le soir avant qu’elle s’endorme, mais fais en sorte de ne pas y penser.
J’arrive à ma tente en garant ma voiture bien plus bas tout d’abord, devant des habitations. C’est une impasse qui mène à un grand parc de plus de 500 hectares. Je marche 15 minutes pour y arriver, par un passage secret que peu connaisse ou emprunte, pour tout dire quasiment personne. Mais en premier lieu, je remplis ma gourde de 2 litres à la fontaine. Puis, je traverse un bel espace de pins que j’affectionne particulièrement et suis ensuite un petit chemin dans la nature, avant de trouver ce fameux passage. Souvent le soir avant de rentrer, je regardais les étoiles et continuais mon chemin en me remplissant de bonnes énergies, car les journées en ville ne sont pas faciles et en manquent cruellement.
Avant les pluies de l’hiver, j’ai creusé des petites rigoles autour du campement pour que l’eau de pluie s’évacue bien. Depuis 2010, j’ai toujours une bâche au-dessus de la tente, 4m sur 3 c’est idéal. Ça fait un toit en plus qui protège, permet de faire sécher du linge et aussi de manger à l’abri hors de la tente. J’ai trouvé dans un coin poubelle, une petite table en bois et une chaise que des gens jetaient. C’était parfait. J’ai adoré manger dehors tous les soirs dans les sous-bois.
À présent, place aux photos.
2eme campement, les sangliers viennent toutes les nuits, obligé de barricader l’arrière et les côtés
J’ai écrit cet article pour témoigner de cette expérience de vie, mais aussi pour toutes les personnes en détresse qui vivent dans la rue ou perdent leur travail etc. Il y a toujours un moyen de s’en sortir et des gens qui ont vécu pire que soi et même depuis la naissance et trouve ça normal. On peut être heureux avec presque rien, en vivant de peu.
L’important est l’état intérieur, la foi, les pensées positives, l’état créateur, se persuader d’un meilleur, le voir et se diriger vers lui. Ensuite, faire en sorte d’avoir du lien social, ne pas s’isoler complétement et en profiter pour travailler sur soi. Avoir une activité physique ou en prendre une et une activité intellectuelle liée au bien-être, développement personnel.
Il n’y a pas le temps de s’ennuyer ou se morfondre sur soi-même quand on s’occupe de soi. Et il faut savoir qu’il y a des aides partout. Il suffit de bien voir, bien chercher et se renseigner et garder le cœur ouvert à la bonté humaine, car elle y est malgré les apparences. Les aides sont partout, mais elles sont proportionnelles à l’aide que l’on apporte à soi-même.
Les expériences qui peuvent paraître difficiles ne doivent pas être vécues comme une punition, mais comme une chance de la vie d’en saisir l’essence ou de ce qui nous aurait échappé. De se retrouver dans un tournant inéluctable de son existence pour accueillir du nouveau, faire le bilan et se recueillir.
Dans ce qui pourrait s’apparenter à un vide, il y une multitude de choses qui demandent à être intégrées, en accueillant simplement ce qui se présente chaque jour. Ce vide devient alors un plein et on accède à une partie plus grande de soi-même, une meilleure version.
Il est impératif ensuite, après s’être retrouvé, d’être créateur et/ou d’offrir ses services, tout en travaillant sur son bien-être et développement personnel.
Cette étape, en ce qui me concerne, n’a pas été pénible, car j’y étais préparé depuis longtemps. Vivre de peu, la marginalité, l’ascétisme, les retraites en forêt avec campement, sont connus et appréciés. Ce qui demande le plus à l’être humain, au final, c’est se guérir, qu’importe la situation, l’environnement ou le confort. C’est comment il se sent avec lui-même qui va déterminer la qualité de son expérience, le travail qu’il a fait ou non en lui.
Alors évidemment, quand on est dépourvu d’un cheminement de développement intérieur, il faut demander de l’aide ou se prendre en main radicalement. La méditation et la lecture spirituelle pourront grandement aider, accompagnées par les énergies réparatrices de la nature. Prendre soin de soi consiste aussi à nettoyer son corps avec une alimentation saine. Tout cela, permettra de créer un changement positif et une nouvelle vie plus belle.
Voir article Recommandations campement/ermitage
Lien vers mon autobiographie initiatique : https://www.amazon.fr/dp/1092154256/