Nombreux sont ceux, et combien ils ont raison ici dans les sociétés occidentales, de considérer l'état de sans domicile comme l'extrême niveau au plus bas de la place sociale.
La grande vérité derrière cette considération est la peur inconsciente de vivre cette même expérience. Démuni, sans toit, sans argent, qui suis-je ?
Alors il y a tout une identification sociale qui rentre en jeu et à laquelle, inconsciemment, on adhère car on ne voit pas la richesse de l'expérience mais plutôt sa pauvreté.
Sa pauvreté car c'est ce que montre, en apparence, ceux qui vivent dans cette situation.
Pourtant, nos origines viennent de la nature n'est-ce pas ?
Pourtant, avant on savait vivre dehors. On savait se débrouiller avec ce qu'offrait la nature et à mon sens, on était bien plus évolué ou du moins connecté que maintenant.
Si demain la société s'écroule, que savent faire les gens ? Perdition, dépression ou guerre civile (en somme : la loi du plus fort ou du plus débrouillard).
Il y a une personne qui m'est proche et qui juge ma condition, j'aimerais lui dire qu'il faut voir plutôt si elle arriverait à se débrouiller aussi bien dans cette situation.
C'est ça qui est important, savoir vivre et se débrouiller sans rien en utilisant ce que la nature ou la vie nous offre. Saisir les opportunités, voir clair, être vif d'esprit et savoir débusquer (ou sentir) en une fraction de seconde les gens dignes de confiance ou non.
Je fais des campements dans la nature chaque année depuis 2009 (et c'est à l'armée tout d'abord qu'on m'a appris à le faire). J'ai lu quelques livres de survie. J'ai expérimenté et validé certaines choses importantes et essentielles.
Ce qu'il faut savoir, avant tout, avant de s'aventurer dans la nature ou d'y être contraint (car je ne conseille absolument pas d'être sans domicile en ville), c'est que le moral ou mental doit être fort. Pour cela, lire mes anciens articles au libellé "Campement". Car inévitablement, et pour une première ça peut être le choc, voire le traumatisme.
La nature est notre meilleur allié !
Il faut prendre ça comme un retour "positif" aux sources.
Ensuite (voire mon article "Recommandations campement), trouver le bon matériel et s'installer dans un lieu sûr. La seule chose ensuite concernera la nourriture.
La dignité peut en prendre un coup. Ne pas pouvoir se laver quand et comme on le veut a été pour moi le plus éprouvant. Bien sûr et en deuxième position, manger à sa faim. Quelques fois j'ai fouillé dans les poubelles ou bien compté mes centimes pour pouvoir m'acheter une baguette de pain pour la journée, mais ça a été plutôt rare.
J'ai toujours refusé de faire la manche. Toujours je me suis dit que je pouvais me débrouiller.
À présent, même en dormant dehors j'ai suffisamment à manger et je fais du sport tous les matins.
La dignité humaine est quelque chose de très important. Elle joue sur le moral d'une façon très significative. On ne s'en rend pas compte comme ça quand on a une salle de bain, une cuisine et un frigo, ou même une machine pour laver son linge, mais quand on a rien de tout ça on se trouve appauvri, voire moins que rien. Que faire, comment faire ? Telles seraient les questions et problèmes de 90 % des gens.
La société actuelle ne nous apprend rien, si ce n'est d'être un bon consommateur et un bon producteur. Elle offre de multiples diversités et distractions. Mais la vie, la vraie vie elle est où là-dedans ? Sait-on qui on est, d'où on vient, pourquoi on est là, et surtout, sait-on être quelqu'un de bien ? Sait-on devenir l'être unique que l'on est sans se fondre à un moule ? Sans imiter les conditionnements d'une société qui ne sait plus vivre dans la vraie vie ?
C'est là toute la difficulté de cette époque, car on ne veut pas entendre de la vie dehors. Ce n'est pas possible, la société humaine est tellement bonne pour nous... Elle nous offre tellement de choses pour nous détourner de nous-mêmes. Ce serait pure folie que de l'abandonner ou pire, qu'elle nous abandonne. Que deviendrons-nous ?
Je vous le dis, soit des êtres souverains soit des moins que rien.
Et un truc des plus importants, c'est qu'on se fiche royalement si on n'a pas pris de douche depuis 4 ou 5 jours quand il s'agit de manger et d'être bien.
La dignité humaine, se sentir digne, c'est dans la tête. Soit on s'apprécie tel que l'on est, dans n'importe qu'elle situation, soit on se sent inférieur et ça ça ne date pas d'hier.
Donc, même sans rien, dehors, on peut se sentir fort et quelqu'un de bien. Et ça, ça fait toute la différence. Non seulement pour vous, mais pour tous ceux que vous croisez, que ce soit dans la posture et l'attitude.
Le vrai pouvoir, la vraie création, c'est dans la tête en premier lieu et comment on s'occupe de son corps en deuxième lieu.
Tout change et peut changer en fonction de ce que l'on veut créer en soi et dans quoi on donne ses énergies.
Paix et Amour.