La meilleure chose que Dieu ait faite en matière de message pour le retour aux sources, à la réalité ou présence (revenir à soi), sont les animaux sauvages, et plus précisément ceux appelés animaux totem. Non pas dans l'imaginaire mais de ceux qui existent vraiment et viennent nous voir ou parler quand c'est le bon moment.
Animaux totem car ils représentent des parts de nous-mêmes. Et dans tout les cas, c'est un appel au retour à la nature.
Quand cela arrive, inévitablement il y a eu égarement, car si ce n'est pas le cas, la connexion à la nature est constante, donc à toutes sortes d'animaux "totems" au quotidien.
Je parle de nature, la connexion aux énergies en premier lieu, alors les animaux totem peuvent arriver en visions et messages intérieurs.
J'ai eu plusieurs fois l'occasion de vivre ces expériences.
La première et la plus marquante a été en 2009 dans une forêt de pins magnifiques aux senteurs et énergies bienfaitrices. J'y méditais tous les jours, dos contre un pin, les paupières mi-closes, absorbant les reflets divins du soleil à travers les branchages. Une lumière dorée inondait le lieu et mes énergies étaient d'une pureté incroyable. C'était doux, lumineux, transcendant, intemporel.
Soudain, un infime craquement se fait entendre sur ma gauche. Je tourne la tête au ralenti et je vois une magnifique petite biche me regarder. Elle incline trois fois la tête comme pour me saluer. Elle est à quatre mètres. Je lui renvoie doucement sa salutation. Tout se fait tout seul. Mes paupières et ma tête se baissent légèrement vers elle. C'est subtil. Une intensité de lumière plus grande envahie l'espace. Et la petite biche passe alors tranquillement devant moi en faisant passer ses trois petits qui ne m'ont pas vu et mangent des brins d'herbe paisiblement. Ce moment est magique. Je n'ai pas bougé. Le temps n'existait plus. Un sourire se dessina sur mes lèvres et une douce joie me remplit le coeur.
Une autre fois je médite dans une forêt de bambous, le soleil se couche, tout est dans la pénombre. Mes énergies sont hautes, fortes. Tout d'un coup des gros claquements d'ailes se font entendre. Une grosse chouette invisible vient de se poser devant moi sur une branche au-dessus. Je suis accueilli dans le lieu par la gardienne et peux y revenir quand bon me semble.
Quelques années plus tard, ce lieu a disparu emporté par les flots.
Deux autres signes en montagne, à deux moments différents.
Une fois je m'apprêtais à faire Compostelle en partant en mars avec un sac de 25 kilos (deux grosses erreurs), en commençant depuis Saint-Jean-Pied-de-Port dans les Pyrénées.
Au dernier village, avant de monter pour la haute montagne, un chien de berger sort de je ne sais quelle baraque et commence à me suivre.
Il me retarde car il veut toujours jouer. Il ramasse n'importe quel bâton ou caillou et me les dépose devant les pieds. Il veut jouer. Trente fois, quarante fois, cinquante fois je me suis baissé pour lui lancer. On s'arrête, partage un casse-croûte et on reprend la route.
Sur un haut plateau, des chevaux sauvages s'avancent menaçants, guidés par un fort étalon. N'ayant pas le temps qu'on me coupe la route, je dis au chien : "protège moi". Il se met en travers et aboie sur les chevaux. Ceux-ci me laissent alors passer.
Plus tard et un peu plus haut, le chien tout d'un coup se baisse sur ses pattes, il n'avance plus, son ventre touche presque le sol tellement il est baissé et il regarde l'horizon. Je lève la tête et là.... je n'avais jamais vu des nuages aussi noirs. Ils surplombent les montagnes devant et vont droit sur nous à grande vitesse. Je n'ai pas le temps de mettre mon sac au sol pour sortir mon poncho, qu'une pluie de grêlons nous tombe dessus. J'avance péniblement. En cinq minutes, la route devient verglacée. Je glisse et chute plusieurs fois. Je saigne, je n'ai pas de crampons, tout est blanc. On est en train de se prendre une grosse tempête.
Je ne peux franchir le col, impossible et trop dangereux. Et y a quoi de l'autre côté ? Il me faut un abri de toute urgence.
Je me retourne et vois plus bas des cabanes de bergers. On y court avec le chien. Les quatre premières sont fermées. La cinquième s'ouvre. Il y a juste un banc, c'est parfait. Je ferme et barricade la porte aux planches de bois rudimentaires avec une bâche.
On se met à l'aise, partage un repas et malgré le vent qui siffle et la neige qui s'accumule dehors, on dort bien.
Le lendemain, j'ai compris le message : je n'ai rien à faire dans les montagnes quand j'ai des choses à régler ailleurs. Je fais demi-tour et ramène le chien à son village. Cet être super intelligent, en jouant constamment avec moi m'a empêché de franchir le col en me prenant la tempête de l'autre côté avec sûrement l'incapacité de revenir et de ne pas trouver d'abri. M'a t-il sauvé la vie ? Car je ne sais pas ce que ça donne toute une nuit dehors en haute montagne sous les grêlons et la neige en dormant par terre...
En arrivant au village, sa propriétaire qui était par enchantement devant une maison me dit : "qu'est-ce qu'il est bête ce chien, il suit tous les randonneurs". Ah ok, c'était le gardien du Col. Merci à lui.
Une autre fois, je monte en haut d'un pic. La randonnée est superbe, en face, le pic du Midi d'Ossau. Grand ciel bleu, avec l'autre grande couleur dominante : c'est tout vert partout. Les dix derniers mètres se font en escalade.
Je pose mon sac et je vais pour boire un coup et manger un morceau quand je regarde machinalement derrière moi vers la plaine. Nom de Zeus ! Une mer de nuages arrive à toute allure. Dans cinq minutes c'est le brouillard total. Vite, je remets mon sac sur les épaules et descends en courant après la partie rocailleuse.
En peu de temps, la température change et d'un seul coup mon corps se trouve comme dans une matrice grise, humide, mouvante, froide, sans aucune visibilité.
Bon sang... je n'y vois plus rien. Où est le chemin ? Impossible de se repérer. Le décor a complètement changé. Il n'y a plus de grandes étendues à perte de vue, ni d'horizon, ni de vue sur une quelconque descente. Il n'y a que les quelques mètres autour de moi. Mais soudain, un petit oiseau arrive de je ne sais où. Il se plante à quatre mètres et gazouille. Machinalement, étant la seule âme qui vive, mon corps va en sa direction. Alors il s'envole et se pose un peu plus loin, mais toujours pour que je puisse le voir. Alors je le suis. Et il fait ça de nombreuses fois.
Et qu'est-ce que faisait ce petit oiseau ? Il me montrait le chemin.
J'ai pu finir par entendre le son de la rivière plus bas et me diriger vers elle, indiquant la route.
Voilà un moment que je ne suis pas reparti seul dans la nature avec un sac à dos. D'une part, parce que maintenant j'ai ma fille et que d'autre part je n'ai plus 25 ou 30 ans. Porter un sac à dos de 25 kg demande beaucoup de force et d'énergie.
L'avant dernière fois que je l'ai fait, c'était pour aller dans la forêt d'Iraty et j'en ai bavé. Après trois heures de marche en monté, on a qu'une envie c'est de trouver un lieu pour établir son campement. Mais quand on ne trouve pas, ce n'est pas facile entre minimiser ses efforts parce qu'on ne sait pas combien de temps ça va durer ou les amplifier pour trouver au plus vite.
Deux campements : le premier n'en pouvant plus se fait dans une clairière au détour d'un chemin. Le lendemain matin, départ accéléré avec le passage d'un troupeau de chèvres et de boucs passant autour de ma tente et perché sur une branche en attendant leur éloignement. Et pour le deuxième, un très bel endroit magique et surréaliste à la découverte d'espaces inconnus, des lisières de forêts verdoyantes d'où flottent à leurs pieds des nuages constants comme des vapeurs, mais sentant une présence ou plutôt un regard, la sensation d'être épié.
En arrivant et en explorant le premier jour, je tombe sur un aigle immense qui s'envole à mon arrivée en haut d'une colline. Deux mètres entre nous. Magnifique mais impressionnant. Le message, c'était de partir de là.
Puis des bruits de gros animal dévalant la colline et venant renifler mon campement chaque soir toujours un peu plus près. Je sais par expérience que ce n'était ni un cervidé ni un sanglier. J'ai préféré écourter le séjour.
C'est une fois également, sur la magnifique randonnée du Lurien que j'avais installé ma tente aux abords de la forêt. Le soir même, un puissant orage éclate. Je suis né dans les Landes et les orages là-bas sont très forts. À deux pas de l'Atlantique, les éléments se déchaînent. Mais là en montagne, dans un cirque encaissé, l'orage est de toute violence, avec un bruit intensifié, assourdissant.
L'éclair et le son sont synchrones, ce qui veut dire que l'orage est au-dessus. Ce soir là j'ai prié. Mais plus encore quand j'ai entendu des bruits lourds autour de ma tente et des reniflements. Je me suis mis en méditation avec mon poignard à portée de main.
J'ai peu dormi et suis reparti dès le lever du jour. J'étais sûr que c'était un ours. D'ailleurs, c'est cette nuit là que j'ai intégré ses énergies totem.
La dernière virée avec un sac à dos ça a été avant la naissance de ma fille. Cette fois-ci de l'autre côté de la France, dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Après une randonnée, je trouve un endroit sympa où bivouaquer. Je m'installe pour le premier soir sous un grand chêne, mais je m'y trouve trop exposé. Le lieu est chouette mais quelque chose ne va pas. Je décide de trouver un autre endroit et monte plus haut. Je trouve des ruines sur un flanc de montagne. Je ne sais pas pourquoi mais quelque chose me dit que j'y serais à l'abri.
J'explore alentour et trouve une carcasse de sanglier encore odorante. Des loups.
Je barricade les ruines et me protège au maximum pour la nuit. J'ai prévu de rentrer dans une semaine car à cet endroit personne ne passe et je m'y suis fait déposer. Aucun transport.
Chaque nuit, des bruits deviennent de plus en plus forts. Le jour je me sens observé et pas à l'aise.
Le jour du départ, je le fais en courant. Sur la route, j'attends trois heures avant que quelqu'un ne passe. L'homme qui m'a conduit à une gare ensuite m'a confirmé : " tu es fou, tu as failli te faire bouffer, y a des loups ici ! ". Message : arrêter de vouloir s'enfuir dans la nature pour réchapper à la réalité. La nature, c'est elle qui nous trouve.
Quelques années plus tard, après avoir intégré les énergies sanglier ici, les oiseaux se manifestent à moi depuis un moment sur ma route, sur chaque chemin. Ils me disent de ralentir, plus profiter de la vie. Mais j'ai beaucoup moins de temps qu'avant.
Aujourd'hui ce sont eux qui viennent me réconforter par cet hiver et m'apporter des messages. Il n'y a plus de fuite cette fois, je vis en ville. Quoique... quelque part je fuis les difficultés de cette ville car ce n'est pas vivable pour moi, mais suis obligé d'y rester. Ou peut-être qu'en vérité, maintenant c'est l'inverse, c'est ma nature que je fuis... (parce qu'elle est incompatible avec la société humaine notre vraie nature).
Ils viennent à moins d'un mètre. Ce sont des petits rouges-gorges. Il y en a deux ou trois. Je leur ai acheté des graines. Apparemment c'est ce qu'ils me demandaient. Ça me fait du bien de les voir car la vie ici n'est pas facile. Ils sont des signes de la vie, des messages de vie et ils me réclament.
Alors je vais bien m'occuper d'eux, qui me demandent donc de bien m'occuper de moi. Car les rouges-gorges s'ils ne trouvent pas à manger l'hiver, meurent.